FLYING PLASTICS

Traquer les microplastiques à haute altitude et haute latitude

La présence de microplastiques dans les océans est un phénomène avéré et fait l’objet de nombreuses investigations et publications. La recherche sur les microplastiques en eaux douces, plus particulièrement en montagne et sites isolés, est en revanche très peu documentée.

L’équipe de FLYING PLASTICS, à l’origine de plusieurs campagnes de recherche de microplastiques, dans les mers arctiques (Groenland, Spitzberg) mais aussi dans les lacs d’altitude alpins, poursuit ses missions de recherche à la croisée des missions menées à hautes latitudes et hautes altitudes. L’ambition du projet est ainsi d’analyser les lacs les plus reculés de la planète : Arctique, Antarctique, Népal.

FLYING PLASTICS réunit une équipe de professionnels passionnés, référents dans leurs domaines de compétences, habitués à travailler ensemble, et bien décidés à poursuivre l’effort engagé au travers des dernières missions.

LA Genèse du projet

De la « haute latitude » (campagnes arctiques)….

Beaucoup de recherches de microplastiques sont menées dans les mers accessibles mais assez peu dans les mers peu fréquentées, en particulier les mers arctiques.

Divers prélèvements ont été réalisés par nos équipes au nord-ouest du Groenland en 2016 et 2017, dans une zone arctique quasiment inhabitée (PASSIVE IGLOO PROJECT), à bord du voilier « passif » Nanuq.  Cette campagne de prélèvement peu commune a été complétée par une série de mesures entre l’Islande puis tout autour du Svalbard en 2018 (Mission POLARQUEST2018).

….À la « haute altitude » (campagnes alpines)

Fort de l’expérience acquise sur les routes arctiques peu fréquentées, le projet a été transposé aux lacs d’altitude, en poursuivant les mêmes objectifs, à savoir la recherche de particules plastiques en sites isolés. Le projet PLASTILAC, fondé en 2019, constitue une première dans la mesure où la recherche de particules plastique en eaux douces est quasiment inexistante, à fortiori dans les lacs d’altitude.

De nombreux lacs d’altitude alpins ont ainsi été analysés en 2019 et 2020, à plus de 2000 mètres d’altitude, principalement dans le cadre du réseaux dénommé « lacs sentinelles ».

FLYING PLASTICS, à la convergence des dernières missions

L’ambition de la structure est ainsi de faire la synthèse entre les campagnes de recherche menées à haute latitude et à haute altitude, en réalisant des prélèvements sur des lacs peu ou pas fréquentés et éloignés des sources de pollution.

 

MICROPLASTIQUES

400 millions de tonnes de plastiques sont produites dans le monde chaque année soit 10 tonnes par seconde. Le plastique, léger, étanche, durable et peu cher, est produit en masse depuis les années 50.

Son impact sur les écosystèmes, jusqu’ici peu étudié, fait aujourd’hui l’objet de nombreuses investigations. Le plastique se fragmente et se disperse sous la forme de petites particules dénommées « microplastiques ».

Les microplastiques recherchés dans le cadre de nos missions sont liés à une dispersion atmosphérique des particules (fibres aéroportées à grande distance).

L’ensemble des compartiments (flux atmosphériques, surface du lac, affluents, exutoires, sédiments) sont analysés et étudiés dans le cadre des campagnes terrains, dans le but de déterminer l’intensité du transfert atmosphérique de ces polluants physiques à l’échelle globale vers les sites d’étude.

Compte-tenu de la très faible taille des particules recherchées (50 µm), des protocoles très stricts sont à respecter pour éviter toute contamination des échantillons.

MOYENS

Les campagnes de prélèvements sont à réaliser sur les zones les plus reculées et les moins fréquentées de la planète. De telles missions de recherche nécessitent des moyens logistiques d’envergure, tant en termes de moyens matériels que de moyens humains.

Il convient de conjuguer navigation glaciaire, alpinisme et des protocoles de prélèvement extrêmement fins pour fiabiliser les données et éviter toute contamination.

Un capteur de microplastiques léger et précis, « le mantamaran »

Un capteur léger, robuste, transportable, dénommé « mantamaran » a été spécialement conçu pour procéder à la prise d’échantillon sur les lacs d’altitude.

Celui-ci intègre un filet de maille 50 µm et permet de filtrer environ 200 m3 d’eau lors de chaque analyse. L’embarcation est propulsée par un moteur électrique non polluant.

Un dispositif de comptage, composé de volucompteurs et de sondes à ultrasons, permet de fiabiliser les mesures réalisées.

Un bateau passif rôdé aux campagnes en milieux difficiles

Le bateau dénommé Nanuq (ours polaire en langue inuit) est un un voilier de 60 pieds, , conçu et construit pour minimiser l’impact sur l’environnement tout en permettant à un équipage de 12 personnes de voyager, travailler et vivre en toute sécurité dans les endroits les plus reculés, y compris les régions polaires, en été comme en hiver.

Depuis son lancement en 2014, il a effectué plusieurs missions et quatre saisons dans l’Arctique, dont deux hivers au Groenland, et a navigué jusqu’à 82 ° de latitude nord.

Grâce à la flexibilité offerte par les recherches effectuées à partir d’un voilier, Nanuq constitue un camp de base idéal pour les sciences de l’environnement dans l’Arctique.

Une équipe de plongeurs inoxydable

Plonger à haute altitude est une « expédition » dans l’expédition, et rien ne doit être laissé au hasard pour garantir la sécurité des hommes.

Réunie autour de Gregory TOURREAU, l’équipe de plongeurs constitue une équipe soudée et expérimentée, rodée aux plongées les plus complexes, et contribue à la récolte de sédiments en eaux profondes.

Sites d'études

L’objectif est de réaliser des campagnes de prélèvements sur les lacs les plus reculés de la planète : Arctique, Antarctique, Himalaya

Eloignés des sources de pollution, ces sites d’études peu ou pas explorés constituent des « sentinelles », susceptibles de fournir des informations sur la diffusion de la pollution plastique.